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« Ils ne savent plus où ils en sont, ce qu’ils vont devenir,
ce qu’ils vont faire d’aujourd’hui et de demain.
Ils se réconfortent à notre contact, cherchent notre chaleur ».
La compagnie des vaches


Avec Blanchette, Mademoiselle, Ombrelle et quelques autres, sans oublier le taureau Arthur, nous sommes bien en compagnie des vaches...

En compagnie d’êtres familiers aux caractères affirmés, comme autrefois dans nos campagnes. Leur nom signe notre rapport humain à leur être animal.

Ce roman d’anticipation tout empreint de nostalgie concerne notre présent ; il résonne comme un appel à retrouver in extremis une relation juste à l’animal et à nous replacer dans le règne du vivant.

Les vaches, dans leur lenteur contemplative, la douceur de leur compagnie, montrent l’exemple, mais tout autant le taureau colérique qui encorne l’agent du ministère de l’Economie Humaine, tandis que les magnifiques vautours se chargeront du nettoyage, selon l’éternel cycle de la vie.

Autour du dernier troupeau de vaches rescapées à cause de la lubie d’un homme riche, va se jouer la survie du sentiment d’humanité alors que tout semble avoir déjà basculé dans le post-humain.

Dans le roman d’Elsa Dauphin, Michel Julliard a retrouvé tous les thèmes de sa peinture narrative et sa manière d’être au monde faite de résistance et d’utopie. Cette lecture lui a inspiré vingt tableaux où toujours les règnes, humain, animal et végétal, se mêlent dans une immense cohésion cosmique qui ne laisse aucune place au vide.

Il a accepté que soient éparpillés au fil du texte les motifs si repérables de ses tableaux. Texte et images en parfait équilibre opposent au monde sinistre qui nous menace la fable joyeuse du vivant.

N i c o l e D é t o u r b e

 


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